Solidité de la coque et de la structure

Le Code des Transports (dans sa 4ème partie) , les décrets, arrêtés, circulaires voir les instructions  particulières, relatifs aux prescriptions techniques de sécurité applicables aux bateaux de marchandises, aux bateaux de passagers, aux engins flottants et aux bateaux de plaisance de plus de 20 mètres naviguant ou stationnant sur les eaux intérieures font état, sans distinction,  d’une disposition règlementaire sur la solidité et stabilité et en substance : « la coque doit avoir une solidité suffisante pour répondre à toutes les sollicitations auxquelles elle est normalement soumise » … Ques-à-quo ?

Pour autant, l’Administration dans ses  définitions des termes techniques génériques et règlementaires occultent les termes « solidité » « structure » et ne font état ni de commentaire ni d’éclaircissement à leur sujet, non pas  par oubli ou omission mais plus simplement par volonté et détermination de ne pas avoir à supporter les conséquences de ses effets … Autrement exprimé, l’Etat ne  tient absolument pas à  endosser une quelconque responsabilité au titre la  « solidité suffisante de la coque et ses structure ». Cela peut se comprendre mais ne pas être partagé.

Plus important, lorsque la solidité d’une coque est prouvée par le calcul (longitudinale et transversale ainsi que ponctuelle) force est de constater que les Centres d’Instruction et de Sécurité ne sont pas en mesure, individuellement, à en faire la validité. Pour se faire ils ont recours au CETMEF (Centre d’Etudes Techniques Maritime et Fluviale, prochainement le CEREMA), lequel se limite à donner un avis.   C’est  dire que l’Etat se décharge ainsi de ses exigences sur l’Organisme de Contrôle bien que la preuve de la solidité n’est pas obligatoire dans l’hypothèse d’un certificat de classification ou d’une attestation d’une société de classification agréée. Mais il n’en est rien pour l’expert – « Organisme de Contrôle », qui est ainsi exposé en 1ère ligne lorsqu’il valide la solidité de la coque et de ses structures sur la base exclusive de mesures d’épaisseurs des virures de bordailles de fond par rapport aux épaisseurs minimales  de plaques de bordage en fonction de la longueur du bateau et de son enfoncement s’agissant de charge uniformément répartie type Freycinet et bateau à passagers (Cf. Arrêté du 17 mars 1988 – Tableaux 2 et 3). Lorsqu’il s’agit d’unité de longueur à partir de 40 mètres et/ou la charge n’est pas uniformément répartie l’expert se retrouve sans référentiel de  calcul de solidité même s’il se réfère aux dispositions de l’arrêté du 30 décembre 2008 relatif aux prescriptions techniques de sécurité applicables  lesquelles restent, en l’état, incompréhensibles !

Aussi, pour revenir à la solidité de la coque il conviendrait de calculer sur le thème de la poutre-navire, le moment d’inertie et raideur ainsi que le module de résistance et de solidité  (I/v) qui caractérise la solidité de la poutre, laquelle ne résiste qu’autant que le taux de contrainte ne dépasse pas la limite élastique du matériau. Ce qu’il faut évité se sont les déformations dues au flambage.

Ce qu’il convient avant tout de retenir de ce qui précède est que tout objet inerte soumis à une contrainte extérieure y résiste en se déformant : l’élastique s’allonge sous la charge, c’est visible ; mais l’enclume sur laquelle vient se poser une mouche résiste elle aussi en se déformant, si infinitésimal que soit le tassement. La tour Montparnasse (et je suis bien placé)  résiste à la pression du vent en fléchissant et la déflection peut atteindre 2 à 3 mètres au sommet. Le qualificatif « indéformable » a donc une valeur toute relative.

Aussi encore, l’ambition de la CEF pour l’année 2014 est de concevoir un système de calcul  numérique (sous tableau Excel) qui pourra prendre en compte l’ensemble des paramètres utiles à la solidité de la coque et de ses structures et à leurs  réactions comme le mécanisme des déformations dues au flambage. La seconde ambition sera de proposer aux membres de la Chambre une formation en adéquation avec la règlementation du Bureau Veritas  dans le domaine de la structure des bateaux qui, aujourd’hui, sert de référentiel à tous.

Belle fêtes à tous,

Le Président